COMMEMORATION
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la France se rassemble chaque 11 novembre pour honorer les combattants tombés. Cette date, d’abord simple commémoration de l’Armistice de 1918, est devenue au fil des décennies un puissant symbole de mémoire et de cohésion nationale. Retour sur les moments forts de cet hommage collectif.
1919 : les prémices d’une tradition nationale
La première commémoration de l’Armistice, le 11 novembre 1919, se tient en toute sobriété aux Invalides. Tandis que les festivités du 14 juillet ont marqué la victoire avec faste, ce jour de novembre devient progressivement un moment de recueillement, notamment grâce au cénotaphe provisoire dressé sous l’Arc de Triomphe, rendant hommage aux soldats morts au front.
1921 : le Soldat inconnu, symbole de la gratitude nationale
Le 11 novembre 1920, la dépouille d’un soldat non identifié, choisi symboliquement par le soldat Auguste Thin, est installée sous l’Arc de Triomphe. Inhumé en janvier 1921, ce “Soldat inconnu” devient l’incarnation de tous les combattants morts pour la France. Cette cérémonie annuelle rassemble les Français autour d’un symbole fort de sacrifice et de mémoire.
1922-1923 : la Flamme du Souvenir et un jour férié
L’année 1922 consacre le 11 novembre comme jour férié en France, permettant à chacun de rendre hommage aux morts. L’année suivante, le 11 novembre 1923 à 18h, André Maginot inaugure la Flamme du souvenir, ravivée chaque soir sous l’Arc de Triomphe, renforçant l’idée d’une mémoire perpétuelle, entretenue jour après jour.
Seconde Guerre mondiale : une commémoration de résistance
Sous l’Occupation, le 11 Novembre devient une date de défiance. En 1940, des étudiants manifestent autour de l’Arc de Triomphe pour exprimer leur attachement aux valeurs de liberté, malgré la répression.
En 1943, les maquisards de l’Ain défilent pour affirmer leur engagement. Après la Libération, la cérémonie du 11 novembre 1944 dans Paris célèbre une liberté retrouvée, tandis que celle de 1945 rend hommage à tous les combattants des deux conflits mondiaux.
1975-2012 : vers une commémoration plus inclusive
En 1975, la cérémonie est élargie à tous les soldats tombés pour la France, intégrant ainsi les morts des guerres de décolonisation et d’autres conflits.
Puis, en 2012, elle inclut les soldats décédés en opérations extérieures, rappelant l’engagement de la France dans des missions internationales.
2018 : Cent ans de mémoire
Le centenaire de l’Armistice en 2018 rassemble les dirigeants de nombreux pays autour de l’Arc de Triomphe, symbole de la mémoire partagée et de l’espoir de paix. Cette célébration mondiale a souligné l’importance de transmettre les leçons de l’histoire, pour que le souvenir des sacrifices du passé continue d’unir les générations.
Chaque 11 Novembre, la France se rappelle que le devoir de mémoire, né dans les tranchées de 1914-1918, reste un pilier de l’unité nationale et un lien indéfectible entre les générations.